mercredi 20 juin 2012

Adhyatma Yoga


                                                         "Abbaye de la Pierre qui Vire"

  C'est la voie qui va du relatif à l'absolu. L’ego a sa propre exigence d'absolu : il veut que tout soit parfait... tel qu'il l'entend. Sa perfection à lui, il veut la trouver dans l'amour et il est toujours déçu, dans le métier et il est toujours déçu, chez lui, au parti ou au club et il est toujours déçu. Il veut faire du relatif l'Absolu parce que le petit enfant croyait et voulait que l'amour et la puissance de son père et de sa mère soient absolus.     
  L'ego a raison de vouloir l'Absolu. L'homme ne peut se satisfaire que de l'Absolu. Mais l'ego le cherche là où il n'est pas.
  L'ego ne sait pas que la mort et la naissance sont une seule et même chose, qu'il n'y a pas de mort sans naissance et de naissance sans mort, qu'un même unique terme désigne cette double réalité et que ce terme c'est "flux".
  L'ego ne sait pas que l'Absolu est là, dans le relatif. L'Absolu est l'Absolu s'il n'y a pas un autre que lui. S'il y a un autre en face lui, l'Absolu n'est plus l'Absolu. Dire, comme on le fait souvent, que l'Absolu est "au delà" du relatif, c'est poser le relatif "en deçà" de l'Absolu. En terme d'advaïta, non-dualisme, Dieu n'est Dieu que si l'homme est Dieu. L'Absolu n'est l'Absolu que si le relatif est l'Absolu. Le relatif est l'Absolu s'il est totalement accepté en tant que relatif, si on lui retire toute fausse valeur d'Absolu.
  Si, relativement, je suis moi-même et non pas "un autre", si, relativement, je voie et sens l'objet en face de moi et non pas "un autre", le relatif peut être l'Absolu, ici et maintenant.


Arnaud DESJARDINS     Les Chemins de la Sagesse 2.

vendredi 8 juin 2012

Je s'éveil ?

       


  Si le mental nous ment très bien à nous même il trompe beaucoup moins les autres. "Ce que tu es crie si fort que je n'entends pas ce que tu dis".
 Ce que je suis c'est le coeur, ce que je dis le mental.
Ce que je suis c'est la profondeur, ce que je dis la surface.
L'homme qui a pris le chemin de la croissance intérieure à l'honnêteté, l'humilité et surtout
 le courage de s'accepter tel qu'il est, de ne pas nier son infantilisme. Il devient adulte dans
la mesure même où il reconnaît qu'il ne l'est pas.


  Ce mental est devenu tellement puissant, tellement envahissant que le pauvre je, le vrai je, le"coeur" est complètement étouffé, perdu de vue, incapable même de s'exprimer. Alors parfois il "éclate" dans l'éffort désordonné d'une colère ou d'un désespoir pour faire entendre sa voix de petit enfant affamé de pouvoir être lui même.


Arnaud Desjardins       Les chemins de la sagesse   pages 116   117