Toute la jeunesse aboutit sur la plage glorieuse, au bord de
l'eau, là où les femmes ont l'air d'être libres enfin, où elles sont
si belles qu'elles n'ont même plus besoin du mensonge de nos
rêves.
Alors bien sûr, l'hiver une fois venu, on a du mal à rentrer,
à se dire que c'est fini, à se l'avouer. On resterait quand même,
dans le froid, dans l'âge, on espère encore. Ça se comprend.
On est ignoble. Il faut en vouloir à personne. Jouir et bonheur
avant tout. C'est bien mon avis. Et puis quand on commence
à se cacher des autres, c'est signe qu'on a peur de s'amuser avec
eux.
Louis Ferdinand CELINE Voyage au bout de la nuit